mardi 16 avril 2013

REDOINE FAID EN CAVALE...


Le braqueur Redoine Faïd, dont l’évasion soulève des questions sur d’éventuelles failles de sécurité, était traqué dimanche jusqu’au-delà des frontières françaises par une centaine de policiers alors que son frère a été placé en garde à vue pour "ne négliger aucune piste".
Visiteur régulier de Redoine Faïd, son frère, qui était présent avant l’évasion au parloir sans avoir eu un contact avec le fugitif, a été placé en garde à vue samedi matin dans les locaux de la police judiciaire de Lille, a indiqué le procureur, Frédéric Fèvre.
"Aucune piste ne doit être négligée. Toutes les portes doivent être refermées les unes après les autres", a déclaré à l’AFP le procureur de Lille.
Le signalement de Redoine Faïd, 40 ans, a été transmis, dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen, à toutes les polices de l’espace Schengen.
Alors que la maison d’arrêt de Sequedin se situe à quelques kilomètres seulement de la frontière belge, les informations concernant le fugitif ont été données "à l’ensemble des services de police avec une très grande vigilance", a indiqué la ministre belge de l’Intérieur, Joëlle Milquet.
Les gares et les aéroports belges sont particulièrement surveillés par les équipes de la Fast (Fugitive Active and Asset Search Team), spécialisée dans la recherche des condamnés échappés de prison et des suspects en fuite, mais aucun barrage ou dispositif de recherche spécifique n’a été ordonné, selon Kaatje Natens, porte-parole de la police fédérale.
Redoine Faïd, détenu notamment pour une tentative d’attaque à main armée qui avait coûté la vie à une policière municipale en mai 2010, s’est évadé à l’aide d’une arme, d’explosifs et en prenant en otage quatre surveillants, allant jusqu’à revêtir une tenue de gardien pour sortir de l’enceinte de la prison.
"Manifestement, il (Redoine Faïd, ndlr) a bénéficié d’une ou plusieurs complicités. Le rôle des enquêteurs va être maintenant de déterminer comment dans la prison il a pu se retrouver en possession d’explosifs et d’une arme", a déclaré à l’AFP le procureur de la République de Lille, Frédéric Fèvre.
Fiché comme détenu particulièrement signalé (DPS) et devant à ce titre faire l’objet d’une vigilance accrue, Redoine Faïd était "en détention commune", dans "un bâtiment qui ne présente pas en termes de sécurité des mesures supplémentaires", a expliqué Etienne Dobremetz, représentant régional de l’Ufap/Unsa Justice.
"Il faut qu’on nous donne les moyens une bonne fois pour toutes de gérer ce genre d’individu", a-t-il lancé.
Sous le feu des critiques de syndicats et de l’opposition, certains réclamant sa démission, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, a réfuté samedi, au terme d’une visite de trois heures à la prison de Sequedin, toute "faille" de l’administration pénitentiaire.
"Quand une prison est défaillante, ce sont les personnels pénitentiaires qui sont mis en danger, mais c’est aussi l’ensemble de la sécurité du pays", s’est ému Nicolas Caron, délégué régional FO-Pénitentiaire, demandant la mise en place de scanners corporels pour permettre la détection d’objets métalliques.
Les syndicats réclament depuis "plusieurs mois" une "fouille générale de cet établissement suite à la multitude de projections de l’extérieur vers les cours de promenade", a rappelé la CFTC dans un communiqué.
Drogue, téléphones portables ou encore armes blanches sont régulièrement trouvées par les surveillants, a également déclaré M. Dobremetz, regrettant que, depuis son ouverture en 2005, la prison de Sequedin "n’a jamais fait l’objet d’une fouille générale ou même sectorielle".
Le secrétaire national de l’UMP en charge des prisons, Stéphane Jacquot, a fustigé samedi dans un communiqué "la désorganisation et l’insécurité croissante des prisons".
Pour la présidente du Front national, Marine Le Pen, qui réclame "depuis longtemps" la démission de la garde des Sceaux, l’évasion de Rédoine Faïd est la "conséquence directe du gaucho-laxisme" de Christiane Taubira, une "femme dangereuse pour la République".
"L’opposition demande la démission de Mme Taubira. Mais la loi pénitentiaire, qui met fin aux fouilles systématiques après les parloirs, a été votée sous le précédent gouvernement", a relativisé Cédric Deprez, délégué régional FO-Pénintentiaire.
Une information judiciaire devrait être ouverte prochainement et un juge d’instruction de la Jirs de Lille (Juridiction interrégionale spécialisée) saisi.
© 2013 AFP

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