jeudi 11 avril 2013

AFFAIRE CAHUZAC

Affaire Cahuzac : Pierre Moscovici n'a "rien à se reprocher"

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
Pierre Moscovici à l'Assemblée nationale, le 2 avril dernier.
Pierre Moscovici a assuré jeudi 11 avril au Sénat qu'il était "un ministre intègre" qui n'a "rien à se reprocher", alors que l'hebdomadaire de droite Valeurs actuelles affirme, le jour même, qu'il savait depuis fin décembre que Jérôme Cahuzac avait eu un compte secret à l'étranger. "Prenons garde à essayer de transformer la faute d'un homme en attaque contre un gouvernement, contre un ministre intègre", a déclaré le ministre de l'économie en réponse au président (UMP) de la commission des finances Philippe Marini.

Dans son édition de jeudi, Valeurs Actuelles affirme que Pierre Moscovici avait envoyé une mission secrète en Suisse et connaissait depuis décembre 2012 l'existence du compte suisse de Jérôme Cahuzac. Selon l'hebdomadaire, l'équipe d'une quinzaine de fonctionnaires a agi de façon parfaitement légale en liaison avec les services helvétiques et n'a eu aucune difficulté à obtenir la confirmation recherchée.

LE PATRON DU FISC DÉMENT TOUTE "MISSION SECRÈTE"
M. Moscovici avait déjà opposé plus tôt dans la journée "un démenti formel" aux informations de Valeurs Actuelles, annonçant le dépôt d'une plainte contre l'hebdomadaire. "Cet article que j'ai lu ne mérite pas grand commentaire. C'est une reconstruction à partir d'une réalité qui n'existe pas", a-t-il ajouté. Prié de dire si ses services étaient au courant, il a répondu : "Non, bien sûr que non." Bruno Bézard, le patron de l'administration fiscale, a lui aussi réfuté formellement avoir lancé "une mission secrète en Suisse".
"SURRÉALISTE"
Réagissant à l'article de Valeurs Actuelles, Vincent Drezet, secrétaire général du syndicat Union SNUI-SUD-Trésor, ne pense pas qu'une "mission secrète" se soit rendue physiquement en Suisse mais juge "crédible" que plusieurs services "aient joint leurs efforts" dès qu'a éclaté l'affaire Cahuzac, début décembre. "Ce qui paraît crédible, c'est qu'ils aient entrepris des vérifications, qu'ils se soient rapprochés et qu'ils aient saisi la Suisse dans le cadre d'une assistance internationale", a-t-il dit.
Soupçonné par l'opposition d'avoir cherché à couvrir Jérôme Cahuzac, qui a avoué la semaine dernière avoir eu un compte clandestin en Suisse, en faisant une demande "sur mesure" aux autorités helvétiques, Pierre Moscovici s'est défendu pied à pied depuis le début du mois de toute complaisance ou faille dans l'enquête diligentée auprès de la Suisse.

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