mardi 16 avril 2013

CRISE ZONE EURO

Selon le FMI, la zone euro demeurera l'homme malade de la planète en 2013

Le Monde.fr | • Mis à jour le
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Ce ne sont plus seulement les pays européens dits périphériques qui sont plombés par la crise, mais le cœur même de la zone euro.

La reprise de l'économie mondiale évolue désormais à trois vitesses, selon les prévisions publiées mardi 16 avril à Washington par le Fonds monétaire international (FMI). Jusqu'au début de l'année 2013, la situation était duale : les pays émergents et en développement connaissaient des taux de croissance nettement supérieurs à ceux des économies dites avancées.

Aujourd'hui, derrière un taux de croissance mondial de 3,3 % en 2013 et 4 % en 2014, le Fonds distingue trois types d'évolution : un groupe de pays en développement ( + 5,3 % en 2013 et + 5,7 % en 2014) qui parvient pour l'instant à maîtriser les risques de surchauffe liés aux prix élevés des matières premières, qui bénéficie de taux d'intérêt très bas et de flux importants de capitaux.
Viennent ensuite les Etats-Unis dont l'économie redémarre franchement (+ 1,9 % et + 3 %) grâce à la demande intérieure et malgré la mauvaise gestion de leur déficit budgétaire, mais aussi le Japon qui a résolument mis le cap sur l'inflation et a mis le cap sur la relance.
Enfin, loin derrière, la zone euro paralysée stagne, et sera même en récession cette année (- 0,3 %  en 2013 et + 1,1 % en 2014).
UNE CONVALESCENCE RETARDÉE
Certes, les pays européens deviennent plus compétitifs en raison des mesures d'austérité qui y sont mises en œuvre, mais la faiblesse de leurs banques, la mauvaise tenue de leur dette souveraine et leur activité médiocre se combinent pour retarder leur convalescence.
La France symbolise cet embourbement européen : elle pâtit des effets de l'austérité budgétaire, de ses mauvais résultats à l'exportation et d'une piètre confiance de ses acteurs économiques. Elle fera donc, selon le FMI, moins bien que ne l'espèrent Bruxelles et Paris, avec une récession de 0,1 % en 2013 et une reprise anémique de 0,9 % prévue pour 2014.
Ce ne sont plus seulement les pays européens dits périphériques qui sont plombés par la crise, mais le cœur même de la zone euro et le Fonds se demande si, dans ces conditions, les grands pays européens – l'Allemagne n'est pas bien vaillante (+ 0,6 % pour 2013 et + 1,5 % ) - seraient en mesure de secourir une fois de plus les économies les plus malades, au cas où le besoin s'en ferait de nouveau sentir.
Ce sont les pays en développement, les Etats-Unis et le Japon qui permettent à Olivier Blanchard, chef économiste du FMI, d'affirmer que "les risques extrêmes ont reculé", mais c'est l'Europe qui lui fait conclure que "ce n'est pas le moment pour les dirigeants de relâcher leurs efforts" en matière d'assainissement budgétaire comme en matière de réformes structurelles, afin de poursuivre l'amélioration de la compétitivité de la zone euro.

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